Gilles Paris
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parution le jeudi 5 novembre 2009

François-Marie Banier

Beckett
88 pages / Prix de vente : 18 €
Beau livre

Steidl
18 € 88 pages

Le livre

C'est il y a déjà trente ans. Plages et rues de Tanger étaient hantées par un automate plus d'os que de chair que je perdais, hélas, souvent entre les rais du soleil. Sa silhouette d'échassier s'évanouissait parmi la foule des marocains en djellaba et de touristes nonchalants. Comme moi, ils ignoraient que cet homme fin était le grand écrivain Samuel Beckett. Sa démarche semblait obéir à un mouvement de pendule réglé seulement pour lui, le talon frappant le sol bien avant que la jambe s'engage, corps raide, jeté en arrière. Le regard bleu océan caché par des lunettes aux larges verres se portait trop au-dessus de la ligne d'horizon pour le guider.
J'étais si ému de ne pas savoir capter la dimension de cette silhouette étrange que souvent j'oubliais de placer un film dans mon appareil.
A force de se croiser, nous nous sommes rencontrés. Je laissais alors de côté la photographie. De sa voix grave, il me parlait de ses livres refusés par 27 éditeurs à sa femme Suzanne, de son amitié avec Joyce, de sa vie de famille en Irlande. Il imaginait l'étonnement de sa mère si elle avait appris qu'il avait reçu le Prix Nobel. Il me conseillait de lire, "pour voir comment les autres font".
Il me fallait fixer cette allure et ce visage si grands, donc prendre de la distance, abandonner ces trésors qu'étaient ses mots, ses points de vue, et rejoindre la place du photographe, derrière l'objectif
François-Marie Banier

L'auteur

Romancier et dramaturge, François-marie Banier est né en 1947 à Paris, où il vit et travaille. Ses romans, traduits en plusieurs langues, sont publiés aux Editions Gallimard : Les résidences secondaires, Le passé composé, La tête la première, Balthazar, fils de famille, Sur un air de fête, Je ne t'ai jamais aimé, Les femmes du métro Pompe, Johnny Dasolo. Parallèlement, depuis les années 1970, il photographie aussi bien les personnages marquants de son époque que les anonymes de la rue. Depuis les années 1990, son oeuvre photographique est exposée dans le monde entier.
A propos de Beckett de François-Marie Banier Editions Steidl Parution le 05 novembre
Texte de Viviane Forrester
« Voici le corps d'une voix, celle de Samuel Beckett, le visage de cette voix. Le mouvement d'un homme qui sait « l'inempirable vide ». Voici, captée par son ami François-Marie Banier, la présence inédite, jusqu'ici dérobée, de ses trajets quotidiens parmi ce qu'il a su décréer, de son parcours de ce qui n'a pas eu lieu mais ne cesse de périr – où il pose son pas.
Alentour, se composent le sable, l'étendue, une boutique, un hôtel, des autos, ces passants. « Vous êtes sur terre, c'est sans remède », mais qu'en est-t-il de Samuel Beckett à même le nerf, les veines de l'énigme, au sein du pire, c'est dire de l'anodin ?
Or, voyez l'aisance, la démarche légère de l'auteur apte à faire entendre le mutisme, à le faire s'énoncer et, par l'absurde, à faire alors deviner le son, les rumeurs du silence.
Voyez la chair longue des jambes, le torse en harmonie, Samuel Beckett ardent, renversé en arrière, absorbant le soleil ou, fort vêtu, anonyme, assis sur un banc et, dans la patience, « écoutant autre chose, guettant autre chose » en ce monde réfractaire aux sens qui lui sont donnés, et qui n'en a pas d'autre.
Elégance de l'anatomie, latitude de celui qui, tout leurre aboli, même celui du leurre, n'est plus disponible à la déception. Beckett au parfum, si savant.
« On ne peut plus me punir », disait Clov, un de ses personnages, plombé dans la punition. « On ne peut plus me punir », pourrait dire Beckett émancipé, qui n'est plus incriminable – fort de sa cognition. Et ce qu'il sait n'est pas qu'il ne sait rien, comme tel autre, mais qu'il n'y a rien à savoir et pas même cela. Et c'est beaucoup encore. Assez pour déjouer l'inanité, la déréliction, le néant qui encombre. Assez pour lui permettre, à Tanger, veillé par une caméra qu'il oublie, de flâner, faire des courses, dialoguer avec sa femme, porter des paquets, mais aussi d'arpenter la beauté à laquelle François-Marie Banier fait obéir le paysage et d'y participer. Ainsi de l'inouïe simplicité d'une plage, la mer devenue ligne, qu'il suit. Ou de la masse de sable livide et lumineuse, compacte à l'infini, où se grave la silhouette ambulante de Beckett, simple parallèle à celle d'un enfant dont le ballon figure le cercle dû à cet espace.
Tout au long des itinéraires happés par l'objectif, émanent du corps, des variations les plus infimes du visage, le halo des dures tendresses de la pensée, hors « ciel et terre et tout le bataclan ».
Mais conversion de l'itinéraire. Apparition d'une canne et d'un bras. Puis de Beckett assis le long d'une avenue désertée ; de Beckett abordé par une mère, ses enfants et qui les renseigne, animé ; de Beckett quitté, seul, si fusionné avec lui-même, Beckett peut-être dans ce « séjour où des corps vont cherchant chacun son dépeupleur. Assez vaste pour permettre de chercher en vain ». Mais ne semble-t-il pas plutôt, si grave et beau, si adonné, persister dans la résurrection perpétuelle, fut-elle celle de la perte et de la vacuité ?
Que s'est-il passé ? Sinon l'évolution de « cet inchangeant rêve, l'heure qui passe ». Beckett habite désormais, a choisi d'habiter dans un quartier de Paris une maison de retraite – à distance de « ces choses, quelles choses, d'où venues, de quoi ? »
Banalité d'autant plus poignante des signes urbains, persistant alors autour de lui : ces lettres sur une plaque, « Avenue René Coty », dociles à l'alphabet, sans autre visée que topographique ; ou ces graffitis, écritures de quelques langues sans doute plus accessibles que d'autres à certains habitants des pages de Beckett – elles maîtresses de l'indice.
Mais, vêtements émouvants de grâce mathématique sur un corps svelte, obstiné, plus fragile, très exact, voici Beckett en marche, vu de dos. Si droit.
« J'espère m'en aller depuis ma naissance. » S'en va-t-il ? S'éloigne-t-il « pour faire comme un corps doué de désespoir » ? Retourne-t-il ? A moins qu'il n'avance. « Où qu'il aille, il ira vers eux, vers le refrain qu'ils entonneront. » Mais pas Beckett : il va vers son dernier visage, sculpté de rides au point qu'elles le remplaceront, plus expressives encore. Il va vers ce visage à l'affût de l'attente, de l'attente de l'attente et qui laisse affleurer une étrange et sourde, une lointaine joie. « Il faut continuer, il faut dire des mots, tant qu'il y en a, il faut les dire jusqu'à ce qu'ils me trouvent... étrange peine, étrange faute, il faut continuer. »
Dernier visage, celui qu'a embrassé François-Marie pour la première fois. François-Marie Banier, qui s'abstenait de photographier son ami au cours de leurs conversations, de leurs heures, leurs jours d'échanges, mais qui savait d'autant mieux surprendre le passage de Samuel Beckett à vif « dans l'histoire du silence qu'il n'a jamais quitté ». De Beckett traversant. De Beckett traversé » Viviane Forrester
critiques
Mémoire des Arts
Cet homme est Samuel Beckett (...) Une autre façon de s'approcher de ce qui était sans doute un grand artiste mais tout d'abord un grand homme. Sublime.
Sara
Zeitung vum Letzebuerger Vollek
"Becket" propose des photos du sublime Beckett, réalisées par François-Marie Banier. Banier a fixé Beckett dans l'objectif! Les travaux photographiques de Banier sont exeptionnels, multiples, charnels. Banier fixe les regards, les gestes, des attitudes, des permanences. A découvrir sans tarder!
Michel Schroeder
Magazine Des Livres
Banier est un artiste. Son Beckett est bouleversant.
Annick Geille
L'Union de Reims
Il publie un petit livre cartonné de ces photographies si précieuses et si émouvantes comme le sont les lignes de Viviane Forester en préambule de ces images de Beckett en déambulation.
Françoise Kunzé
Le Monde Magazine
Le short léger, les jambes d'une maigreur provocatrice, une solitude à la Giacometti, toujours un peu flou, un peu caché, je veux parler du photographe, "genre je-suis-loin, oubliez-moi". Mais le grand homme cabotine, même à distance, il cherche l'objectif et le trouve.
Christophe Donner
Le Tarn Libre
Un dramaturge mis en scène par un photographe. Dans l'ouvrage "Beckett", François-Marie Banier offre un regard personnel sur Samuel Beckett au travers de séries photographiques, révélant un personnage âgé, bien souvent seul, et dont le visage révèle à la fois l'intensité de son vécu et ses réflexions existentielles.
Victoria Sanson
La Marseillaise
(...)(ce livre), demeure à ce jour un des plus beaux hommages possible à l'écrivain dramaturge et génial auteur de "Fin de partie".
Sébastien Faramans
Nord éclair
Beckett en long, en large et en travers. Face, profil, dos; le photographe sexagénaire a sruté pendant plusieurs années l'écrivain sous toutes ses coutures. " Je voulais témoigner du corps et du visage d'un homme dont l'oeuvre me semble rude et iréelle."
Justine Faiderbe
La Libre Belgique
Un petit livre est consacré aux photos que Banier pris jadis de Beckett rencontré sur les plages et les rues de Tanger, à l'époque où s'y trouvaient aussi Paul Bowles et Tennessee Williams. Des photos qui semblent "volées" d'une silhouette squelettique, Becketienne. "C'était un personnage solaire que j'ai appris à connaître. Je montre comment l'individu ressemblait à son écriture."
Guy Duplat
C'est un tout petit livre, de ceux qui sont à la fois des objets-bijoux, précieux comme des objets rares, de ceux qui n'ont rien pourtant de vulgaires poches. Il est des petits formats qui savent tirer tout le meilleur de leur grandeur. C'est le cas de ce "Beckett", véritable livre d'art au format poche et au grain inimitable. Beckett par son ami photographe, et écrivain: François-Marie Banier.
Axelle Emden
Les photos de Banier ont ceci d'exceptionnel qu'elles montrent un corps. Une silhouette de Giacometti enfin en mouvement, détachée de son socle comme si l'homme qui marche avait décidé de prendre la route pour l'éternité. Fascinant.
Pierre Assouline
médias
Radio Tonic (SUISSE)
jeudi 25 février 2010
Livre Antenne
Léonard Odier
Chronique du livre Diffusion entre 20h00 et 22h00
France 5
mardi 9 février 2010
La traversée du miroir
PPDA
Diffusion à 19h00
RCF Le Puy en Velay (Ardèche, Cantal, Loire, Haute Loire)
mardi 2 février 2010
L'invité de la rédaction locale
Stéphane Longin
Rediffusions à 8h02 et 18h15
France Info
mardi 26 janvier 2010
Culture Médias
Philippe Vallet et Raphaëlle Duchemin
Direct de 9h45 à 10h00
Radio Classique
lundi 18 janvier 2010
Passion Classique
Olivier Bellamy
Direct de 18h00 à 19h30
RCF Châlons en Champagne
vendredi 15 janvier 2010
Des livres et vous
Claudine Bugat
Diffusion à 10h30
France Bleu Creuse
jeudi 14 janvier 2010
Le lire du jour
Martial Portail
Chronique du livre Un livre offert à l'antenne Diffusion à 17h10
RCF Châlons en Champagne
lundi 11 janvier 2010
Des livres et vous
Claudine Bugat
Diffusion à 18h30
France Bleu Berry
mardi 29 décembre 2009
Espace livres
Thierry Chareyre
Diffusion entre 16h00 et 16h30
TF1
lundi 21 décembre 2009
Au field de la nuit
Michel Field
Chronique du livre présenté par Pierre de Vilno Diffusion à partir de 0h00
RCF Le Puy en Valay (ardéche, cantal, loire, haute loire)
mardi 15 décembre 2009
L'invité de la rédaction locale
Stéphane Bossler
Diffusion à 08h02 et 18h15
WEO TV (LILLE)
mardi 1 décembre 2009
La grande place
Laurent Derreux
Chronique du livre par Michel Quint. Diffusion entre 18h30 et 20h00
Mona FM (LILLE)
jeudi 26 novembre 2009
Avec ou sans sucre
Stéphane Sloma et Gaëlle Dannet
Annonce de l'exposition à Lille et passage d'extraits de l'interview réalisé par Thibault Paquit. Diffusions à 06h30, 07h30 et 08h30
RTBF La Premiere (BELGIQUE)
mardi 24 novembre 2009
Culture Club
Laurent Dehossay
Direct de 12h00 à 12h30
Public Sénat
mardi 24 novembre 2009
La bibliothèque Médicis
Jean-Pierre Elkabbach
Diffusion à 14h00
LCI
lundi 23 novembre 2009
LCI Matin
Jean-François Rabilloud
Direct de 8h45 à 9h00
Public Sénat
samedi 21 novembre 2009
La bibliothèque Médicis
Jean-Pierre Elkabbach
Diffusions à 4h30 et 21h00
France 3 Nord Pas de Calais
samedi 21 novembre 2009
Le 12/13
Diffusion du reportage de Aurélia Chopin à 12h00
Public Sénat
vendredi 20 novembre 2009
Bibliothèque Médicis
Jean -Pierre Elkabbach
Diffusion à 18h30
TV Clermont Première (CLERMONT-FERRAND)
vendredi 20 novembre 2009
C un livre
Jean-Marc Millanvoye
Chronique du livre Diffusion à 0h45, 2h15, 3h45, 5h15, 6h45, 8h15, 9h45, 11h15, 12h45, 14h15
France 3 Nord Pas de Calais
vendredi 20 novembre 2009
19/20
Diffusion du reportage de Aurélia Chopin à 19h00
RCF Radio TO (LILLE)
vendredi 20 novembre 2009
La récré de 11h00
Olivier Malcurat
Chronique du livre offert à l'antenne et annonce de l'exposition à Lille. Diffusion à 12h10
WEO TV (LILLE)
jeudi 19 novembre 2009
La grande place
Laurent Derreux
Annonce de l'exposition de Michel Quint. Diffusion entre 18h30 et 20h00
TV Clermont Première (CLERMONT-FERRAND)
jeudi 19 novembre 2009
C un livre
Jean-Marc Millanvoye
Chronique du livre Diffusion à 18h45, 20h15, 21h45, 23h15.
LCI
mercredi 18 novembre 2009
LCI Matin
Jean-François Rabilloud
Livre offert à Samy Frey en plateau Direct de 8h45 à 9h00
France Bleu Sud Lorraine
du 9 au 14 novembre 2009
Cette année là
Nathalie Milion
Chronique du livre chaque jour, offert à l'antenne offert à l'antenne Diffusion entre 14h00 et 16h00
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