Nougaro
Nougaro par lui-mêmeBeau livre
Editions Luc Pire
29 € 144 pages
Le livre
Un hommage à l'artiste disparu il y a 5 ans. Nougaro aurait eu 80 ans cette année
Ce grand maître incontesté des mots et de la musique avaient deux passions : le jazz et Toulouse, sa ville natale. Nougaro était aussi un artiste complet, curieux et ouvert sur la création.
Ce beau livre présente, à travers ses chansons – des plus connues aux plus confidentielles – et ses dessins – qui ne sont pas sans rappeler les oeuvres du grand Cocteau –, la démarche et l'univers artistiques de Claude Nougaro. Réalisés sur des cahiers ou des carnets ou encore sur le “chevalet” installé chez lui, ses dessins, qui font partie intégrante de l'oeuvre de Nougaro et font écho à ses textes, invitent le lecteur à se plonger dans son univers ntime.
L'auteur
Claude Nougaro
Fils de Pierre Nougaro, chanteur d'opéra et de Liette Tellini, professeur de piano italienne (et premier prix de piano au conservatoire)[1], il est élevé par ses grands-parents à Toulouse, où il écoute Glenn Miller, Édith Piaf et Louis Armstrong (entre autres) à la radio. En 1947, il échoue au baccalauréat, et débute alors à Paris dans le journalisme (en écrivant pour divers journaux, dont Le Journal des Curistes à Vichy et L'Echo d'Alger). En parallèle, il écrit des chansons pour Marcel Amont (Le Barbier de Belleville, Le Balayeur du roi) et Philippe Clay (Joseph, La Sentinelle). Il rencontre sur place Georges Brassens, qui devient son ami et son mentor, et il écrit de la poésie romantique et aussi humoristique.
Il fait son service militaire en 1949, à Rabat, au Maroc.
Il envoie des textes à Marguerite Monnot, compositeur d'Édith Piaf, qui les met en musique (Méphisto, Le Sentier de la guerre). Il commence à chanter pour gagner sa vie en 1959 dans un cabaret parisien, le Lapin Agile, à Montmartre.
En 1958, il décida de chanter lui-même ses oeuvres, avec un premier album sorti chez Président, écrit et enregistré avec son partenaire d'écriture Michel Legrand. Le succès ne se manifestera néanmoins qu'en 1962, début des glorieuses années Philips : Une Petite Fille et Cécile ma fille (dédiée à sa fille, née en 1962 de sa femme Sylvie, rencontrée au Lapin Agile). Ces chansons le firent immédiatement connaître du grand public, bien qu'il ait déjà commencé à percer en participant aux concerts de Dalida. En ce début d'années 1960, il introduit de nouveaux rythmes dans la chanson française et compose de nombreuses chansons au tempo yéyé et aux textes provocateurs (« Plus encore que dans la chambre, je t'aime dans la cuisine. Rien n'est plus beau que les mains d'une femme dans la farine...). » Il poursuit sa collaboration avec Michel Legrand (Le Cinéma, Les Don Juan) et écrit également avec le compositeur Jacques Datin (Cécile Ma Fille, Une Petite Fille). Ses chansons Je Suis Sous ou, plus tard, Tu verras font référence à l'alcool.
Un accident de voiture l'immobilise plusieurs mois en 1963. L'année suivante, il part en voyage au Brésil, et chante dans des salles prestigieuses : l'Olympia, le Palais, le Théâtre de la Ville à Paris. D'ailleurs son fils Pablo naitra d'une union avec une très belle Brésilienne.
La mort de son ami Jacques Audiberti en 1965 lui fait écrire un hommage en chanson, Chanson pour le maçon. C'est à cette époque qu'il entame durablement sa collaboration avec le pianiste de jazz Maurice Vander, qui deviendra son principal partenaire musical (arrangeur, pianiste et co-compositeur). Il surnomme Maurice Vander « Le Coq », et c'est en référence à ce pianiste qu'il écrit et chante, plus tard Le Coq et la Pendule. Outre Vander et Legrand, Nougaro saura s'entourer de la fine fleur nationale (Eddy Louiss, Pierre Michelot, Michel Colombier, Michel Portal, Aldo Romano, Didier Lockwood, Michel Gaudry, Bernard Lubat, Richard Galliano, André Ceccarelli...) et internationale (Ornette Coleman sur Gloria, Marcus Miller, Trilok Gurtu,...).
Les évènements de Mai 68 lui inspirent un torrentiel Paris Mai, plaidoyer pour la vie, qui sera interdit d'antenne, bien qu'il soit farouchement opposé à la politique. Il enregistre la même année son premier album live à l'Olympia : Une soirée avec Claude Nougaro.
Sa chanson Toulouse est un vibrant hommage à sa ville natale, Toulouse.
Sa carrière se poursuit alors de façon régulière, ponctuée de succès : le Jazz et la Java, Tu verras (adaptation française de O que será de Chico Buarque de Holanda), l'Île de Ré, Armstrong ou Petit Taureau. En 1971, il retrouve Michel Legrand pour la bande originale du film La Décharge / La Ville Bidon du réalisateur Jacques Baratier, ami d'Audiberti. En ces années 1970, il collabore également avec le compositeur-arrangeur Jean-Claude Vannier (Un Grain De Folie, Dansez Sur Moi, Plume d'Ange, Insomnie...). Il quitte Philips pour Barclay en 1975. Après un album jugé décevant au niveau des résultats (Bleu Blanc Blues) en 1985, sa maison de disques ne renouvelle pas son contrat. Il décide de revendre sa maison avenue Junot (18ème) et Nougaro part alors pour New York, en quête d'inspiration, écrit et enregistre sur place un disque financé par WEA (le producteur exécutif est Mick Lanaro, vieux complice): Nougayork, dont le succès retentissant fut une surprise ironique.
Il est récompensé en 1988 par les Victoires de la musique du meilleur album et du meilleur artiste, et de 1993 à 1997, il sort trois nouveaux albums.
Sa santé se dégrade à partir de 1995, année où il subit une opération du coeur ; en 2003, il ne peut se produire au Festival du Verbe à Toulouse en raison de son état de santé. De 1998 à 2004, il se consacre plus à des concerts et des festivals, sans oublier de participer à un album pour aider les enfants souffrant du sida.
En 2002 il se produit dans toute la France avec un spectacle parlé, où il reprend plusieurs de ses textes (Victor, Plume d'ange...) sans musique. Son interprétation fait l'objet d'un DVD Les fables de ma fontaine.
En 2003 et 2004 il prépare un album pour le label jazz Blue-note mais ne peut pas achever ce disque La note bleue qui sort en 2004.
Après avoir subi de nouvelles interventions chirurgicales début 2004, il meurt en mars, à 74 ans, des suites d'un cancer.
Ses obsèques ont été célébrées à Toulouse, en la basilique Saint-Sernin. Une partie de ses cendres a été dispersée dans la Garonne. Un jardin municipal, un collège, une salle de concert de la ville ainsi qu'une station du métro portent aujourd'hui son nom.
Ses chansons s'inspirent entre autres du jazz américain, dont il reprend de nombreux titres (Charles Mingus, Thelonious Monk, Wayne Shorter, Louis Armstrong, Dave Brubeck, Sonny Rollins, Neal Hefti), mais aussi de musiques du Brésil (Antônio Carlos Jobim, Gilberto Gil, Baden Powell de Aquino, Chico Buarque) : voir la liste des chansons françaises inspirées par la musique brésilienne. Il restera un amoureux du jazz, des mots et de la langue française qu'il mord à belles dents.
Sélection discographique
• 1958 : Maman m'la dit,...
• 1962 : Claude Nougaro (album Philips) inclus Le cinéma, Le Jazz Et La Java, Une Petite Fille, Les Don Juan,...
• 1963 : 2 ep Cécile Ma Fille et Pauvre Nougaro
• 1964 : album Claude Nougaro n°2 inclus La marche arrière, Je Suis Sous...
• 1965 : ep Sing Sing Song
• 1966 : Bidonville
• 1967 : Petit taureau réédition Universal/Mercury 2009
• 1968 : Maîtresse, Quatre Boules de Cuir, Paris Mai, La Pluie Fait Des Claquettes
• 1969 : Une soirée avec Claude Nougaro (enregistrement public à l'Olympia), 45T Homme / Western
• 1971 : Soeur Âme
• 1973 : Locomotive d'or réédition Universal/Mercury 2009
• 1974 : Récréation
• 1975 : Femmes et famines
• 1976 : Plume d'ange
• 1977 : Claude Nougaro (enregistrement public à l'Olympia)
• 1978 : Tu verras réédition Universal/Mercury 2009
• 1979 : Nougaro 79
• 1980 : Assez
• 1981 : Chansons nettes
• 1982 : Au New Morning
• 1983 : Ami chemin
• 1985 : Bleu Blanc Blues
• 1987 : Nougayork
• 1989 : Pacifique
• 1991 : Une voix dix doigts
• 1993 : Chansongs
• 1994 : Grand Angle Sur
• 1995 : The Best de Scène
• 1997 : L'Enfant Phare
• 1998 : Les Grandes Chansons de Claude Nougaro
• 1998 : Hombre et Lumière (concert enregistré à Toulouse)
• 2000 : Embarquement Immédiat
• 2002 : Enregistrement public au Théâtre des Champs-Elysées
• 2004 : La note bleue (posthume)
• 2005 : L'intégrale studio (Coffret 14 CD + 1 DVD)
• 2008 : Claude Nougaro (album Président) (1er album inédit enregistré en 1959 et non publié à l'époque)
Hélène Nougaro
Hélène Nougaro est née à Toulouse où elle a fait ses études jusqu'à l'obtention de son diplôme de kinésithérapeute en juin 1983.
Son désir de voyager l'a amenée à accepter un remplacement sur l'île de la Réunion et c'est en mars 1984 qu'elle rencontre Claude Nougaro.
Il était en tournée dans l'Océan Indien avec son Trio de Jazz. C'est à la piscine d'un hôtel de Saint-Denis-de-la-Réunion qu'ils se voient pour la première fois. Un de ses techniciens les présente, Claude souffrait du dos et a demandé à Hélène un rendez-vous pour le lendemain.
Il l'invite à son spectacle, c'est là que la vie d'Hélène bascule.
Elle l'accompagnera pendant vingt ans.
Elle le suit lors de ses tournées et s'occupe assez vite de faire la liaison entre son agent à Paris et les producteurs locaux.
En avril 1994, après dix ans de vie commune, ils se marient à la mairie de Toulouse. Ils partagent leurs vies entre Paris et Toulouse, mais Claude aime par-dessus tout chanter devant son public et c'est sur les routes de France, Hélène au volant qu'ils passent des moments merveilleux. En mai 2006, l'Association Claude Nougaro est créée.