Le livre

« Tu entres à présent dans l'honorable société de la Cosa Nostra (...). Tu y entres vivant et tu en sors mort. Dans ta vie, la Cosa Nostra passe avant tout autre chose. Avant ta famille, avant ton pays, avant Dieu ».
Cet extrait du serment mafieux témoigne d'une implacable réalité. La mafia a pris corps en Europe au XIXe siècle mais, depuis la chute du Mur, elle a connu un essor considérable dans le monde entier. Société secrète sur laquelle repose beaucoup de fantasmes et de légendes plus ou moins fausses, la mafia ou plutôt les mafias font aujourd'hui partie prenante de notre univers. Pourtant on continue à ignorer ou négliger ce phénomène criminel, dont le cinéma s'est largement inspiré (Le Parrain, Les Affranchis, Les Sopranos), au point d'en faire une question presque irréelle. Qu'est-ce qu'une mafia, qu'elle est son passé, que cherche-t-elle ?
A l'aune de la plus brutale actualité, l'auteur livre dans cette étude des renseignements et des analyses inédites, notamment sur la mafia calabraise (la ‘Ndrangheta), aujourd'hui la plus puissante et la plus méconnue d'Europe, la mafia napolitaine, magnifiquement illustrée par le roman Gomorra de Roberto Saviano, et la mafia sicilienne (Cosa Nostra). Mais ce livre ne se limite pas aux mafias italiennes ou italo-américaines, notamment parce que ces dernières, dans le contexte de la mondialisation, se trouvent de plus en plus concurrencées par d'autres organisations criminelles dont la puissance va croissante. Certaines sont anciennes (Yakuzas japonais, Triades chinoises, Babas turcs), d'autres apparues plus récemment (mafia albanaise notamment).
C'est une autre histoire du XXe siècle et du début du XXIe siècle qui se dessine dans ces pages, une histoire occulte, parallèle, faite de sang mais aussi de violence, de corruption, de liens secrets et insoupçonnables avec les plus hautes sphères politiques et économiques, un monde de la peur qui en dit long sur les faiblesses de nos sociétés contemporaines. Et sur leur avenir. Car la mondialisation des échanges a été précédée d'une véritable mondialisation du crime, dont témoigne le succès des paradis fiscaux, et qui pose aujourd'hui une question cruciale : la société libérale aura-t-elle, dans son avenir, les moyens d'éviter la domination du crime ?

L'auteur

Après avoir commencé sa carrière comme avocat, Jacques de Saint-Victor, historien du Droit, est devenu maître de conférences à l'Université de Paris VIII où il enseigne notamment l'histoire des phénomènes criminels dans le diplôme (DESU) de criminologie, ainsi qu'à l'Université de Rome III.
Il est aussi critique littéraire (actuellement au Figaro) et essayiste.
En tant qu'écrivain, Jacques de Saint-Victor a écrit plusieurs ouvrages, dont La Chute des aristocrates (1787-1792) chez Perrin en 1992, Madame du Barry, Un nom de scandale en 2002, Couple interdit en 2006 chez Fayard, Les racines de la liberté, Le débat français oublié (1689-1789), chez Perrin en 2007. Il est aussi l'auteur aux Éditions du Rocher du Roman de l'Italie insolite (2006). Il prépare la publication de la monumentale Histoire des Républiques italiennes au Moyen Age, de Sismondi (16 volumes) pour la collection Bouquins (Robert Laffont).