Le livre
Une vie suspendue à 52 ansPatrick Edlinger s'était lancé dans le plus difficile de ses défis, « un solo impossible », disait-il. Le 16 novembre 2012, il tire sa révérence au moment ou il s'apprêtait à revenir vers son public avec son livre, cette autobiographie — écrite avec son ami et confident de toujours, Jean-Michel Asselin — qui lui tenait tant à coeur. Il avait mis un point final à ce texte et était heureux de communiquer sa vérité, tout entière, de dévoiler ses fragilités. Un livre d'autant plus émouvant qu'il prend un tour testamentaire.
L'icône de toute une générationEn 1982, La vie au bout des doigts, le film de Jean-Paul Janssen l'avait projeté dans la lumière. En quelques jours, l'ange blond qui dansait au-dessus du vide, sans corde, celui qui se tenait suspendu à 2000 mètres sur le bout des doigts, était devenu célèbre dans toute l'Europe. Il sera l'inspirateur de milliers de grimpeurs, à l'origine de centaines de vocations pour cette activité nouvelle qu'était l'escalade. Son génie de la grimpe, son physique d'éphèbe et la simplicité de son mode de vie ascétique contribuent à faire de Patrick un héros pour la jeunesse, un géant de l'escalade.
Vidéo interview de Jean-Michel Asselin sur le livre Patrick EdlingerLe co-auteur
Alpiniste, himalayiste, Jean-Michel Asselin s'est toujours consacré à sa passion pour la montagne. Dans la presse spécialisée, il fut chroniqueur, directeur des rédactions de
Vertical et
Alpinisme et Randonnée ainsi que rédacteur en chef de
Montagnes Magazine. Il créa et anima l'émission « Des mots et des monts » sur TV8 Mont Blanc et anime aujourd'hui l'émission « Passion montagne » sur France Bleu Isère et France Bleu Pays de Savoie. Il est parallèlement écrivain, auteur d'une quinzaine d'ouvrages, la plupart consacrés à la montagne.
Dans la presse
« Retournons sur la terre parmi les hommes, écrit
Yvan Audouard dans Le Canard Enchaîné. Parmi les miracles vrais. Pendant cinq minutes, lors du film de Jean-Paul Jansson (sic !), j'ai coupé le son. J'ai vu un fou mettre stupidement sa vie en péril le long d'une paroi rocheuse dont il risquait à tout moment de “dévisser”. J'ai remis le son et j'ai entendu cet énergumène (il s'appelle Patrick Edlinger) parler posément, raisonnablement, de son aventure, de sa folie. Nous étions bien loin de “Incroyable mais vrai”. Nous étions en présence d'un artiste : c'est-à-dire d'un homme qui veut savoir qui il est, de quoi il est capable et jusqu'où il peut aller trop loin. Et qui faisait le seul miracle à la portée de l'être humain : se connaître pour s'accomplir. »
En écho, ce commentaire éclairé de
Françoise Giroud dans L'Express : « Il faut rediffuser La vie au bout des doigts à une heure de grande audience. Ce que fait ce jeune homme, au péril de sa vie, avec une sorte d'ivresse lucide, n'a aucun sens apparent. C'est une affaire avec lui-même qu'il mène là. Une de ces somptueuses extravagances dont seuls les humains sont capables et qui les rend aimables en dépit de tout. »