Charles Baudelaire
Les Fleurs du malBeau livre
LES ÉDITIONS DES SAINTS PÈRES
189 €
Le livre
Les Fleurs du mal - Épreuves corrigées de Charles Baudelaire
Un document exceptionnel sur les coulisses de l'écriture poétique...
Charles Baudelaire est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands poètes du XIXe siècle. Les Fleurs du mal est l'oeuvre de sa vie.
Il est publié le 25 juin 1857 chez Poulet-Malassis et de Broise. C'est une consécration pour le poète qui, comme en témoignent ses contemporains, aurait terminé la composition de la majeure partie de son sulfureux recueil au début des années 1850.
Avant de donner son « bon à tirer » définitif, Baudelaire retravaille plusieurs fois son recueil. Il rectifie, se reprend, rature, sollicite l'avis de son éditeur jusqu'à l'épuisement.
C'est ce jeu d'épreuves corrigées à la main de l'auteur que les Éditions des Saints Pères publient aujourd'hui.
Dans ce document manuscrit inédit, Baudelaire nous apparaît comme un Sisyphe de l'écriture, abandonnant douloureusement l'oeuvre de sa vie et cherchant, dans les incessants remaniements de son texte, une forme de perfection esthétique.
UNE RENCONTRE AVEC RODIN
En 1887, Auguste Rodin, dont on connaît l'attachement à la poésie de Baudelaire, décide d'illustrer son propre exemplaire des Fleurs du mal.
Ce sont ces dessins méconnus, à l'encre ou à la gouache, que les Editions des Saints Pères ont décidé d'insérer dans le volume, afin de l'illustrer et d'en faire un objet unique.
Autour des Fleurs du mal...
Un livre sulfureux...
Quelques jours après sa sortie, Les Fleurs du mal s'attire les foudres de la presse, notamment du critique du Figaro, Gustave Bourdin. La direction de la Sûreté publique saisit aussitôt le parquet pour offense à la morale publique et religieuse, et aux bonnes moeurs.
A la barre, un jeune procureur, Ernest Pinard, convoque dans un réquisitoire devenu célèbre treize pièces : « celles que nous ne pouvons laisser passer sans protester ».
Au final, six poèmes, qui « conduisent nécessairement à l'excitation des sens par un réalisme grossier et offensant pour la pudeur » seront condamnés à la suppression : Les Bijoux, Le Léthé, A celle qui est trop gaie, Lesbos, Femmes damnées et Les Métamorphoses du vampire. Le poète et ses éditeurs devront s'acquitter d'amendes allant de 100 à 300 francs.
En dépit de l'incompréhension à laquelle il se heurte, Baudelaire ne doute pas de l'avenir de son oeuvre : il sait que son écriture résistera. En juillet 1857, il écrit à sa mère : « On me refuse tout, l'esprit d'invention et même la connaissance de la langue française. Je me moque de tous ces imbéciles, et je sais que ce volume, avec ses qualités et ses défauts, fera son chemin dans la mémoire du public lettré, à côté des meilleures poésies de V. Hugo, de Th. Gautier et même de Byron. »
Un poète maudit...
Mais, si Les Fleurs du mal resteront, c'est aussi pour cette subordination de la sensibilité à la vérité que Proust reconnaît à Baudelaire. Ainsi, ce n'est pas un hasard si Baudelaire brosse son autoportrait de poète maudit dans Bénédiction, deuxième poème du recueil. D'emblée il prévient son lecteur que le livre est moins un ouvrage élaboré que son journal intime dans lequel il a mis, dit-il, tout son coeur, toute sa tendresse, toute sa religion (travestie), toute sa haine.
Composées essentiellement entre 1841 et 1857, Les Fleurs du mal sont annoncées plusieurs années avant leur parution d'abord sous le titre Les Lesbiennes, puis Les Limbes. Alors qu'une première version du recueil est prête en 1850, le poète n'obtient que très rarement la publication de ses poésies dans les revues. Il en offre en revanche de nombreuses lectures dans les cafés parisiens, ce qui lui permet de gagner une réputation auprès de ses pairs, notamment Théophile Gautier et Victor Hugo.
Seul manuscrit de Baudelaire...
Le manuscrit original des Fleurs du mal n'a jamais été retrouvé. D'ailleurs, le manuscrit transmis par Baudelaire à son éditeur était déjà une copie exécutée par un professionnel.
Estimé 3 millions de francs, les épreuves corrigées sont donc les seules traces manuscrites autour des Fleurs du mal. Elles ont été préemptées par la Bibliothèque nationale de France en juin 1998 lors d'une vente aux enchères chez Drouot, pour de 3,2 millions de francs. Une somme colossale pour ce type de documents.
Elles sont éditées aujourd'hui pour la première fois.
Une édition limitée de 1000 exemplaires numérotés...
Cette édition prévoit deux tirages : le premier, dans un coffret de couleur bleu marine, numéroté de 1 à 1000, et un second, de couleur ivoire (non numéroté).