Gilles Paris
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parution le jeudi 5 octobre 2006

Henri-Christian Giraud

Le Printemps en octobre
Une histoire de la révolution hongroise
Essai

Editions du Rocher


Le livre

Le 23 octobre prochain, il y aura cinquante ans cette année, la révolution hongroise contre le régime communiste imposé par Moscou éclatait à Budapest. Un anniversaire que la Hongrie s'apprête à fêter avec faste. L'Elysée devrait y être représenté, car mortellement blessé durant les combats, le Français, Jean-Pierre Pedrazzini, reporter-photographe à Paris-Match - à qui ce livre est dédié -, y sera à l'honneur. On inaugurera un buste de lui sur la place de la République, où il est tombé. La révolution hongroise a duré près de trois semaines et s'est poursuivie en résistance passive, faisant des milliers de morts et de blessés, et provoquant un exode massif. C'est un événement considérable de la guerre froide : par son ampleur et par sa détermination (un peuple de 10 millions d'habitants a défié la puissance soviétique), et par son impact sur l'intelligentsia occidentale qui est alors revenue, dans sa grande majorité, de sa fascination mortifère pour l'Union soviétique. Ce qui a fortement contribué au déclin du parti communiste français. La révolution hongroise est aussi un événement considérable sur le plan symbolique, parce que c'est une autre révolution d'Octobre. Mais une révolution d'Octobre fondée sur le retour du fait national, et qui ruinait donc l'aura de la « mère des révolutions » porteuse du rêve sanglant de l'internationalisme prolétarien. « Staline savait bien écraser nos ennemis, en ce sens je suis aussi un stalinien », disait Khrouchtchev qui a employé tous les moyens pour écraser cette révolution initiée par les écrivains, les poètes, et les intellectuels. Il a mobilisé une armada de 2.600 chars les plus modernes de l'époque et fabriqué, ruse par ruse, un monument de duperie, visant à désarmer préventivement un petit peuple qui n'avait pour seule arme que son courage. Enfin, il a donné mission à Serov, le grand maître du KGB et du goulag, de monter le piège final (la fausse négociation de Tokol) et de mener une répression impitoyable. Mais il y a des victoires plus grandes que des défaites : cette « Révolution antitotalitaire », (Raymond Aron), sonnait en réalité, le glas de l'empire soviétique. Et ce n'est pas un hasard si, en 1989, l'onde de choc qui a fait tomber le mur de Berlin est partie de Hongrie. Ce livre est fondé sur des archives soviétiques et américaines inédites.

L'auteur

Henri-Christian Giraud est journaliste. Ancien directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine, il est l'auteur de De Gaulle et les communistes (Albin Michel, 1988 et 1989), t.1, L'Alliance (juin 1941-mai 1943), t.2, Le Piège (mai 1943-janvier 1946), et de Terres de Mafia (JC Lattes, 1993). Il a dirigé l'ouvrage collectif Réplique à l'amiral de Gaulle (Le Rocher, 2004).