COLLAGES, CALLIGRAPHIES, DESSINS - CHRISTINE ORBANPrésentation
Exposition du 22 octobre au 10 janvier 2015
COLLAGES, CALLIGRAPHIES, DESSINS
CHRISTINE ORBAN
Rétrospective 1985 - 2014
Galerie 55Bellechasse - 55 rue de Bellechasse 75007 Paris
PRÉFACE DU CATALOGUE PAR CHRISTINE ORBAN
Il y a beaucoup de façon d'interpréter le monde, de l'approcher, de le comprendre. Ma façon passe par l'écriture. J'avance dans la vie, un pied dans la réalité, l'autre dans l'imagination. Sans cette porte ouverte, je serai enfermée dans la vie.
J'ai toujours eu besoin de traduire en mots mes interrogations, de leur donner vie au travers des personnages. Rêves, phantasmes, obsessions, souffrances. Mes livres traitent de la vie, de l'attente, du silence, de l'absence, de la mélancolie, du choix, de ne pas oublier d'être heureux...
Je ne savais pas qu'un jour mon univers prendrait une autre forme. Que des images se substitueraient aux mots, parfois s'y mêleraient pour exprimer le temps, le temps qui passe.
Découper le monde, rendre hommage aux immenses Klimt, Picasso, Van Gogh, Magritte ... le thème de ma première exposition. Un travail d'admiration.
Cette fois, j'évoque le « temps », l'immatérialité par excellence et pourtant je lui offre un visage ... un cadran le symbolise, des aiguilles, une horloge, une montre comme pour rappeler que l'heure tourne qu'il est urgent de vivre. Temps anciens, temps présent, temps compté, temps de rire, le voyage s'organise entre les images et les mots. Ce travail date d'une dizaine d'années. Pourquoi avoir tant attendu avant de l'exposer ? Le temps du temps...
Je garde les images dans une boîte, je les regarde, parfois un univers s'organise autour d'elles ; (une femme allongée ....m'a donné l'idée de la découper en plusieurs phase de sa vie, les pieds la jeunesse, les hanches la maturité, le visage, la vieillesse.) L'idée devient obsession, comme pour un roman, même si le délai de réalisation est plus court. A la fin de Quel effet bizarre faites-vous sur mon coeur, les peines de Joséphine étaient devenues les miennes. A moins que se soit les miennes qui se soient confondues avec les siennes. Mystère de l'écriture, de la communion avec un personnage ...La démarche du collage ressemble à celle de l'écriture. Il faut regarder des centaines d'images pour choisir celle qui traduit ma pensée. Approximation ? Non, les mots sont là, en renfort, comme si ils ne m'autorisaient pas à raconter sans eux... Mais cette fois la liberté du « lecteur- spectateur » est plus grande ...
Mes mains découpent, placent, collent, colorent, un geste ludique, enfantin presque , mon esprit est occupé à trouver une harmonie autour d'une idée, à jouer avec les images comme avec les pièces d'un puzzle, le monde, les uns, les autres en filigranes. Tous égarés, tous baladés sur la surface de la terre, d'une feuille de papier, d'un couvercle de boîte à chaussure. Un monde s'organise entre tout et rien ; une histoire : celle du voleur de temps, de la machine à le remonter, de l'homme éternellement pressé, d'une femme qui attend, qui se moque, un homme s'impatiente... comme dans un roman, comme dans la vie. Et le temps passe.