Gilles Paris
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parution le jeudi 15 mai 2008

Dominique Lapierre

Un arc en ciel dans la nuit
Récit

Editions Robert Laffont
358 pages - 21 €

Le livre

Après New York brûle-t-il ?, le dernier ouvrage écrit avec Larry Collins, vendu à 150 000 exemplaires, et Il était une fois l'URSS, son aventure en automobile à travers l'Union soviétique de Khrouchtchev (250 000 exemplaires vendus dans le monde), Dominique Lapierre revient à la grande épopée contemporaine – le genre qui a fait de lui (seul ou avec son frère en écriture, Collins) un auteur lu et admiré dans le monde entier pour sa façon si vivante de raconter l'Histoire.
Parce qu'il lui a consacré quatre livres, dont l'inoubliable La Cité de la joie (huit millions et demi d'exemplaires vendus dans le monde), on associe souvent Dominique Lapierre à l'Inde. Avec ce nouveau récit, il change de cap et nous emmène en Afrique du Sud – pour nous raconter la terrible et passionnante saga de ce coin de terre austral.
Pour beaucoup, l'Afrique du Sud se résume à l'horreur de l'apartheid (mais que savons-nous vraiment de l'histoire de l'apartheid ?), à quelques villes côtières, à de splendides paysages et à de rugueux rugbymen... Dominique Lapierre nous plonge dans un monde que nous ne connaissons pas et nous raconte mille histoires plus surprenantes, captivantes, émouvantes les unes que les autres – de l'épopée des colons hollandais, qui débarquèrent à la pointe du continent africain en 1652 pour faire pousser des salades, jusqu'au combat, à l'emprisonnement et à la libération de Nelson Mandela.
L'histoire de ce nouveau monde vue par Dominique Lapierre, c'est une série d'aventures peuplées de personnages fascinants, un hymne à la liberté et à l'espoir.
En un seul souffle, nous sommes emportés des assemblées de la prospère compagnie des Indes à la misère des townships, en passant par la sauvage guerre des Boers... En chemin, nous rencontrons des colons calvinistes convaincus d'avoir été élus pour fonder une nouvelle Terre promise, de courageux princes zoulous refoulés par les Blancs, des fermiers afrikaners mourant l'arme à la main pour défendre leur jeune nation contre la couronne d'Angleterre, des diamantaires, des militaires, des visionnaires britanniques, des politiciens s'inspirant dans les années 1930 des méthodes hitlériennes pour fonder leur régime raciste, des scientifiques mettant sans vergogne leur savoir au service d'une cause criminelle, des militants noirs sacrifiant leur vie à la liberté de leur peuple, des héros noirs ou blancs, anonymes ou célèbres (tel le chirurgien Barnard) qui, refusant la règle de fer de l'apartheid, ont sauvé l'âme de l'Afrique du Sud.

L'auteur

Fils de diplomate, Dominique Lapierre fait en 1948, à l'âge de dix-sept ans, une entrée remarquée dans le journalisme. Élève du lycée Condorcet à Paris, il reçoit une bourse Zellidja et parcourt, un été, plus de trente mille kilomètres sur les routes du Nouveau Monde avec dix mille anciens francs seulement. De cette aventure, il rapportera un grand reportage pour Le Monde et son premier livre best-seller « Un dollar les mille kilomètres », qui sera traduit en plusieurs langues.
Titulaire d'une bourse d'études Fullbright à l'université américaine Lafayette, en Pennsylvanie, il repart pour les États-Unis et obtient, en 1952, une licence en économie politique. Trente ans plus tard, il sera fait Docteur honoris causa en littérature par cette même université. Chaque semaine, dans le journal du campus, il publie la chronique d'un étudiant français. Puis, il se marie avec une rédactrice de mode du Harpers Bazar et part faire le tour du monde. Pour gagner leur vie en cours de route, Dominique Lapierre et sa jeune femme accomplissent tous les métiers. Ils lavent des voitures à Mexico, vendent des parapluies à San Francisco, dessinent des robes à Tokyo, deviennent correspondants de guerre en Corée. Ils rentrent en France au bout d'un an et Dominique Lapierre publie son deuxième livre que préface André Maurois, « Lune de miel autour de la Terre ».
En 1954, au Shape où il fait son service militaire, Dominique Lapierre rencontre Larry Collins. Une amitié naît sous l'uniforme. Après son service, Dominique Lapierre entre à Paris Match et couvre, pendant quinze ans, tous les points chauds du globe. Il est, au lendemain de la déstalinisation, le premier journaliste non communiste à recevoir l'autorisation de parcourir l'U.R.S.S. en automobile. De ce voyage, il rapporte un grand reportage qui montre les Russes comme on ne les avait encore jamais vus, un nouveau livre « En liberté sur les routes d'U.R.S.S. » et même un grand film, tourné avec Jean-Pierre Pedrazzini qui devait connaître, quelques semaines plus tard, une mort tragique à Budapest.
Tokyo, Rio, le Congo, Moscou, New York, l'Algérie... les reportages de Dominique Lapierre racontent l'actualité contemporaine. D'une rencontre, il tire un nouveau livre : il est le dernier journaliste que reçoit le condamné à mort américain Caryl Chessman dans sa cellule du couloir de la mort. « Chessman m'a dit » est un bouleversant plaidoyer contre la peine de mort.

À Paris, où ils se retrouvent en 1960, Dominique Lapierre et Larry Collins décident de collaborer à la rédaction d'un grand événement franco-américain. Quatre années plus tard, paraît le premier best-seller de cette équipe littéraire, « Paris brûle-t-il ? (quatre millions d'exemplaires, vingt-deux traductions, une super-production cinématographique). Trois ans après, naît de leur association un nouveau best-seller, cette fois sur l'Espagne, « ...Ou tu porteras mon deuil ».
Puis en 1971, « Ô Jérusalem », un grand récit historique sur la naissance de l'État d'Israël et le début du conflit israélo-arabe. « Ô Jérusalem » paraîtra en vingt-six langues avec un tirage mondial de cinq millions d'exemplaires.
En 1975, Dominique Lapierre et Larry Collins publient leur quatrième livre, « Cette nuit la liberté », une grandiose épopée historique : la fin de l'Empire britannique des Indes et l'accession à la liberté de quatre cents millions d'hommes, un cinquième de l'humanité. « Cette nuit la liberté » est salué dans le monde entier comme l'ouvrage le plus important écrit sur l'Inde dans les cinquante dernières années. Les Anglais chasseurs de tigres de l'Empire des Indes, Lord Mountbatten, les Maharajas, Mohammed Ali Jinnah, créateur du Pakistan, Jawaharlal Nehru, les foules en prière d'un continent assoiffé de liberté sont les personnages de cette fresque écrite avec amour et impartialité. Mais surtout, « Cette nuit la liberté » est un hommage au plus grand Indien des temps modernes, le Mahatma Gandhi, un tribut à ses croisades non-violentes pour l'indépendance de son pays, à son sacrifice et à sa mort pour imposer l'amour et la paix. Au cours de leur gigantesque enquête, Dominique Lapierre et Larry Collins ont pu retrouver les hommes qui ont tué Gandhi le 30 janvier 1948. Non seulement ils ont pu recueillir le témoignage de ces assassins, mais ils ont pu les ramener sur les lieux de la tragédie et leur faire reconstituer leur crime devant une caméra. En montant cette spectaculaire reconstitution avec des documents d'actualité d'époque montrant l'ultime campagne et les derniers jours de Gandhi, Lapierre et Collins ont réalisé un film de quarante minutes qui est un document exceptionnel pour la compréhension de l'histoire.
En 1980, après quatre années d'une enquête dans les lieux les plus secrets des gouvernements du monde, Dominique Lapierre et Larry Collins publient un roman, « Le cinquième cavalier », qui sera traduit en trente langues et lu par plus de vingt millions de lecteurs. C'est le récit du premier chantage nucléaire de l'histoire, avec Kadhafi comme protagoniste principal. Un suspense de trente-six heures au coeur de New York.

En 1981, au cours d'un séjour à Calcutta, Dominique Lapierre rencontre Mère Teresa. Il lui propose de réaliser un grand film de fiction sur sa vie et son oeuvre. Au bout d'un an de réflexion, la religieuse donne son autorisation.
Au cours d'une longue enquête, Dominique Lapierre découvre qu'il existe à Calcutta beaucoup d'apôtres et de saints comme Mère Teresa. Tous anonymes ou inconnus. L'un d'eux est un Anglais, ancien propriétaire de chemiseries en Angleterre, du nom de James Stevens. Après avoir vendu tous ses biens, Stevens s'est installé à Calcutta où il a fondé un foyer pour les enfants des lépreux des bidonvilles. Quand Lapierre le rencontre, les caisses du foyer sont vides. L'écrivain fonde une association de soutien, envoie des fonds, sauve le foyer. Cette aventure amène Lapierre et sa femme à de fréquentes visites dans les bidonvilles de Calcutta. Ils y vivent des expériences si extraordinaires, y rencontrent des êtres tellement exceptionnels que Dominique Lapierre décide d'y planter le décor d'un nouveau livre, qu'il écrira cette fois sans Collins. Il appellera ce bouleversant témoignage plein d'amour, de tendresse, d'espérance : « La cité de la joie ». Le livre est publié en trente et une langues et atteint le tirage phénoménal de huit millions et demi d'exemplaires. Il reçoit le Christopher Award américain avant d'être porté au cinéma par Roland Joffé, le metteur en scène de « La déchirure » et de « Mission ». C'est le célèbre acteur Patrick Swaize qui incarne le rôle du médecin américain.
Dominique Lapierre reçoit plus de cent soixante-dix milles lettres en provenance du monde entier et lance toute une série d'actions humanitaires à Calcutta et dans les zones les plus pauvres du delta du Gange. En vingt ans, grâce au soutien de ses droits d'auteur et de dons de ses lecteurs, il va, avec le concours de son épouse également prénommée Dominique, contribuer à sauver, guérir, éduquer plus de neuf mille enfants lépreux ; il va entre autres creuser cinq cent quarante puits d'eau potable, supprimer la tuberculose dans mille deux cents villages. En 1996, il lance un premier bateau-hôpital dans le delta du Gange pour apporter des secours médicaux aux populations abandonnées de cinquante-quatre îles qui ne figurent même pas sur les cartes. La région, l'une des plus hostiles du monde, est située en bordure d'une immense forêt infestée de tigres mangeurs d'hommes. Le succès de cette opération humanitaire est tel que Dominique Lapierre lance un deuxième bateau-hôpital, puis un troisième, grâce au soutien de généreux donateurs venus sur place découvrir les nombreux miracles accomplis par les équipes indiennes.

En 1990, après trois années d'une minutieuse enquête en Amérique et en Europe, Dominique Lapierre publie « Plus grands que l'amour ». Ce livre raconte jour par jour, presque minute par minute la chasse désespérée menée par les chercheurs et les médecins pour découvrir le virus responsable de ce nouveau fléau que le monde connaîtra sous le nom de Sida. Traduit en une vingtaine de langues, y compris le chinois, le livre rencontre un immense succès qui permet à l'écrivain de multiplier ses actions humanitaires dans la région de Calcutta. De ses nombreuses rencontres avec Mère Teresa naît bientôt le scénario d'un film qui sera tourné en 1997 avec, dans le rôle de la Sainte de Calcutta, une inoubliable Géraldine Chaplin. Diffusé en prime time par toutes les télévisions mondiales, « Mère Teresa — Au nom des pauvres de Dieu » sera vu par plus de cent millions de téléspectateurs.
En 1997, Dominique Lapierre publie un nouvel ouvrage « Mille soleils » qui sera couronné par le prix des Nations Unis pour la Paix. Inspiré d'un proverbe indien qui proclame « À l'envers des nuages, il y a toujours mille soleils », ce nouveau livre conduit le lecteur à la rencontre de quelques-uns des plus grands personnages de notre histoire qui ont marqué la vie de l'écrivain : le Mahatma Gandhi, le général allemand qui devait détruire Paris, David Ben Gourion, Charles de Gaulle, Lord Mountbatten et tant d'autres.
En 2001, Dominique Lapierre publie, en collaboration avec l'écrivain espagnol Xavier Moro, un nouveau récit inspiré par l'un des événements les plus tragiques qui endeuillèrent la fin du XXè siècle. « Il était minuit cinq à Bhopal », retrace l'aventure qui conduisit la société américaine Union Carbide, le troisième fabricant de produits chimiques du monde, à implanter une usine de pesticides au coeur de l'Inde pour permettre à ses paysans d'exorciser le cauchemar des famines. Mais ce beau rêve s'acheva en apocalypse dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984. « Il était minuit cinq à Bhopal » raconte comme un thriller l'aventure humaine, scientifique, commerciale qui conduisit à cette apocalypse. Grâce aux premiers droits d'auteur de ce nouveau grand récit, Dominique Lapierre a ouvert, le 27 janvier 2001, une clinique gynécologique pour soigner les femmes sans ressources, victimes de la catastrophe. Presque vingt ans après, le gaz mortel qui tua entre seize et trente mille personnes continue de faire des ravages dans la population la plus pauvre de la ville car, cette nuit-là, le vent soufflait en direction du Sud, ce qui poussa le nuage chargé de gaz toxiques en direction d'une couronne de bidonvilles, empoisonnant toute vie sur son passage. « Il était minuit cinq à Bhopal » est une fresque bouillonnante d'amour, d'héroïsme, de foi et d'espérance. Une tragédie au coeur de notre temps qui est un avertissement à tous les apprentis sorciers menaçant l'avenir de notre planète. Pour cet ouvrage, Dominique Lapierre a reçu aux USA le prestigieux Christopher Award
médias
RCF BORDEAUX
vendredi 17 juillet 2009
Confidences en coulisse
Nicole Raymond
Rediffusion de l'interview à 18h30
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